L’économie italienne
en quelques chiffres
Dette publique
plus de 2000 milliards d’euros
Richesse privée
8640 milliards
Dette par habitant
33 000 euros
Évasion fiscale en 2012
10 milliards d’euros
Familles très pauvres
1,4 millions
Familles pauvres
3,2 millions
Familles riches
2,5 millions
Familles très riches
240 000
Salaire moyen net
des travailleurs salariés
1286 €
Seuil de pauvreté pour
une famille de deux personnes
1011 €
Source Eurostat, Istat, décembre 2012.
Une économie en crise
Début 2013, bien que talonnée par le Brésil, l’Italie demeure la troisième économie européenne et la 6e puissance économique mondiale derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et la France. Dans un contexte international morose, l’économie italienne, et par conséquent les Italiens, souffrent : le taux de chômage a, comme en France, passé le seuil des 10 % de la population active et la consommation des ménages s’est réduite en 2012. Comme le montrent les chiffres ci-contre, les inégalités se sont accrues et la journaliste Nunzia Penelope, auteure du récent Ricchi e Poveri, (enquête sur les inégalités en Italie, Ponte alle Grazie, 2012) peut à juste titre parler de l’Italie comme d’un « pays riche habité par des pauvres ».
Des atouts pérennes
Néanmoins, les atouts de l’économie italienne demeurent : porté par le renom de la gastronomie italienne à travers le monde, le secteur agroalimentaire poursuit sa croissance à l’exportation ; le tourisme qui contribue pour près de 10 % au PIB, semble relativement épargné par la crise ; le riche réseau de petites et moyennes entreprises fait toujours preuve de dynamisme et joue un rôle clé dans le succès croissant de la mode italienne ; l’automobile, en dépit d’un contexte général difficile, tire son épingle du jeu avec les modèles de luxe (Ferrari, Maserari) et Fiat relève la tête grâce au succès détonnant de la nouvelle Cinquecento. Enfin Piaggio, l’historique créateur de la Vespa, surfe avec succès sur la vague montante du scooter urbain.
Des échanges forts avec la France
Comme en témoignent les innombrables marques italiennes présentes en France, les économies françaises et italiennes demeurent fortement imbriquées : l’Italie est le troisième client de produits français derrière l’Allemagne et l’Espagne ; elle est également le deuxième fournisseur de la France juste derrière l’Allemagne. Les entreprises françaises poursuivent leurs investissements en Italie : les exemples récents les plus connus sont le rachat de Parmalat par Lactalis ou la prise partielle de contrôle d’Alitalia par Air France-KLM. Les entreprises italiennes ne sont pas en reste. Outre les champions habituels bien connus et présents de longue date dans l’Hexagone, de nouveaux acteurs ont récemment fait parler d’eux : c’est le cas du groupe Cremonini, qui assure désormais la restauration sur l’ensemble du réseau TGV et développe son réseau « Autogrill » sur les autoroutes.
Dans le Sud-Ouest et en Aquitaine
L’exemple le plus emblématique de mariage économique franco-italien réussi demeure ATR, la joint-venture toulousaine créée en 1981 par le français EADS et l’italien Alenia. Depuis sa création, plus de 1200 avions moyens-courriers ATR 40 et ATR 72 sont sortis des chaînes de production et sillonnent les cieux de plus de 90 pays. Plus récemment, à Fumel, le groupe piémontais B4 a pris en 2010 le contrôle de l’aciérie de précision Metaltemple Aquitaine, assurant la pérennité de plus de 200 emplois.
La maîtrise de l’italien : un atout sur le marché du travail
La crise ne doit pas masquer l’essentiel : l’Italie reste dans le peloton de tête des nations européennes et demeure un partenaire incontournable de l’économie française. C’est là un argument à faire valoir à l’heure du choix de la langue vivante 2 au collège ou de la langue vivante 3 au lycée : dans un panorama d’apprentissage des langues trop largement dominé par le binôme anglais-espagnol, l’apprentissage et la maîtrise de l’italien offrent à nos élèves des atouts indéniables qu’il nous appartient de mettre en valeur.
Antone Barral
Sources : Istat ; Banca d’Italia, bollettino economico ottobre 2012 ;
italiaora.org ; Repubblica.it ; La Dépêche du Midi ; revue Radici nº64.